Calais – La police attaque un camp de migrant-e-s
Le 7 janvier 2018, en après-midi, la police de Calais attaque un camp de migrant-e-s près d’un ancien Lidl. Voici ce que des ami-e-s qui étaient présent-e-s ont rapporté :
Des infirmièr-e-s autonomes et d’autres allié-e-s des communautés migrant-e-s parmi les différents camps à Calais se sont dépêché-e-s de se rendre sur le site de l’ancien Lidl à l’alerte d’une attaque policière sur les lieux.
Les CRS riaient, rendant la situation déjà tendue encore pire, et provoquaient la colère des jeunes migrant-e-s qui criaient pour les défier, demandant que leur dignité et humanité soit respectée, et dénonçant les agent-e-s de l’État pour leur harcèlement.
Environ une demi-douzaine de fourgons de CRS étaient sur les lieux. Des hordes de police se déplaçaient dans les alentours ; certain-e-s étaient confronté-e-s par la ligne de migrant-e-s et d’allié-e-s qui tenaient les flics à l’écart du cercle de camarades qui entouraient un jeune blessé sur le sol et restèrent avec lui jusqu’à ce que l’ambulance arrive.
L’arrivée de l’ambulance a séparé le cercle de support et le blessé, qui était enroulé dans une couverture d’urgence dû à la température glaciale. Les ambulancièr-e-s l’ont transféré dans une civière avant de l’embarquer dans leur véhicule. Un ami du jeune homme approche la fenêtre du chauffeur et lui demande s’il peut rester avec son ami pour l’accompagner à l’hôpital. Il se fait complètement ignoré par le chauffeur qui l’envoie balader. L’ambulance quittait les lieux alors que deux hommes tentaient de discuter pour laisser quelqu’un accompagner le blessé.
L’ambulance a quitté, les fourgons de flics ont suivi, laissant ami-e-s et allié-e-s dans les champs froids et humides, avec une foule où il y a surtout des jeunes migrant-e-s sur la scène. Un homme, qui a été hospitalisé la veille au soir dû à de sérieuses complications cardiaques, amène les allié-e-s dans sa tente où il leur montre le gaz poivré encore bien frais que les CRS ont utilisé sur sa tente et ses couvertures pendant l’attaque sur leur camp. Un autre jeune garçon de 15 ans partage sa tente avec son père et plusieurs autres personnes et le gaz rend maintenant inhabitable leur espace alors que les nuits tombent sous zéro.
L’attaque d’aujourd’hui à l’ancien Lidl suit des jours de déclarations prolifiques de raids policiers de nuits, d’arrestations, d’agressions policières au gaz poivré, de vols et destructions de tentes, couvertures et autres objets vus comme pouvant “fournir un abri”.
Des camarades des communautés migrantes sont retourné-e-s à l’ancien Lidl moins d’une heure après l’attaque pour redonner des tentes que la police a détruit.
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